Avant tout, je tiens à remercier Khalid Bouchahrouf, tout particulièrement et au nom de Coasters World, d’avoir répondu positivement à notre demande, et de nous avoir accueilli au sein du parc d’attractions Walibi Belgium pour cette interview qui s’est déroulée le samedi 11 juin 2016.

Logo Walibi

Pourriez-vous pour commencer nous énoncer votre nom, prénom, et fonction précise au sein du parc ?

Khalid Bouchahrouf : Je m’appelle Khalid Bouchahrouf : je vais épeler mon patronyme, ça sera plus simple (rires). Je suis directeur adjoint aux opérations. Walibi Belgium est géré de la sorte : notre directeur général s’occupe de la marque Walibi Belgium ; notre directeur d’exploitation prend en charge, comme son titre l’indique, l’exploitation du parc, puis nous disposons d’une division « opérations » et d’une autre, « technique ».

Pouvez-vous nous dire comment vous en êtes arrivé ici ?

J’ai débuté mes fonctions en 2003, à l’époque de Six Flags, j’avais 18 ans et je vendais des photos au Challenge of Touthankhamon. J’ai occupé cette fonction un été durant et, vu que j’ai toujours été plus attiré par le département « attractions » que par le reste, je suis passé dans cette branche. J’y suis resté jusqu’en 2010. J’ai travaillé sur un certain nombre des machines, mais j’ai rapidement fait du Vampire ma spécialité : c’était mon petit chouchou (même si on se rend compte par la suite que ce n’est pas forcément ce qui se fait de mieux dans les Suspended Coasters), mais à cette époque, j’étais fier de faire partie de son équipe. Ensuite, je me suis tourné vers l’animation : c’était complètement différent pour moi, j’ai bien aimé. Contrairement aux attractions où il y a une certaine structure, dans l’animation, c’est tout à fait l’opposé. J’ai donc participé à des spectacles dont le « Fun Explosia » en 2010.
En 2011, je suis revenu un mois en tant que coordinateur des Attractions : je m’occupais des plannings, j’intervenais en cas de souci avec le visiteur ; et, la même année, à l’ouverture d’Aqualibi, j’ai changé de cadre pour ce milieu plus tropical. J’ai travaillé 2 ans 1/2 comme responsable de l’Aqualibi. Mes tâches ? Plannings, gestion des flux, du personnel.
Et puis, en 2013, j’ai eu l’opportunité de revenir dans le parc en tant que Responsable principal du Département Attractions, avec l’ouverture du Psyké Underground. Même si le visiteur ne voyait pas vraiment ce lancement comme une vraie nouveauté, mais plutôt comme une remise en état : avoir la Turbine, c’était un dû auprès du visiteur. L’année suivante, je suis devenu Manager Attractions, Manager Opérations, puis Directeur Adjoint aux Opérations. Ma première véritable inauguration fut le Pulsar ; probablement une des ouvertures les plus extraordinaires de ma vie. J’espère évidemment avoir la chance de participer à quelques autres encore plus incroyables ; mais croyez-moi : suivre l’évolution du projet, de cette attraction qui semble sortir du lac, voir poser un tel prototype ici, ce n’est pas une mince affaire !

Pulsar Walibi Belgium

Revenons sur Pulsar, justement. Notre première réaction à la vue des plans a été de se dire : « encore un shuttle ! Encore un prototype ! L’expérience Vertigo ne les aurait donc pas calmés ? ». Qu’est-ce qui a motivé ce choix surprenant ?

On a vu des tas de fournisseurs, chacun avait ses idées. Il y avait du Zamperla, du Mack, du Swiss Rides… On a eu l’occasion de tester les attractions, notamment le Volare de Zamperla. C’est une idée vers laquelle on se dirigeait initialement, qui ne nous semblait pas mal, et puis en la testant, on a estimé que ce n’était pas vraiment ce qu’on souhaitait pour nos visiteurs. On désirait quelque chose qui soit plus à l’image de Walibi, plus unique et surprenant. On avait envie d’une vraie nouveauté : Mack Rides, un des plus gros constructeurs au monde, a fini par s’imposer. L’idée a germé en analysant des plans en 3D, on a été charmé par l’idée. On s’est tous dit : fonçons vers ça. On a adoré le concept, notamment de plateau tournant, qui nous a impressionnés. Le concept aussi du bassin qui se remplit en quelques secondes et du bateau qui termine sa course en étant freiné par cette vague géante nous a surpris. C’est vrai qu’investir dans le Pulsar, c’était un risque : on n’avait pas le droit à l’erreur. Jusqu’à maintenant, tout va bien et je pense que tout va bien se dérouler au fil de la saison…

En terme de capacité horaire, qu’en attendez-vous ?

Chaque bateau fait 20 places, le rendement théorique est à 920 personnes/heure. Il faut savoir que le rendement théorique, sur le Loup-Garou ou le Vampire, on l’atteint assez facilement… On est donc proche de ce qu’on peut faire sur Flashback… Ca nous semble assez convaincant pour un coaster de cette dimension, avec un rail unique.

 

Vous n’avez pas peur d’être dépassé ?

Puslar Walibi BelgiumNon, pas tant que ça. On sait qu’on va atteindre ce flux de 920 pers/h rapidement en été. Tout sera question de rapidité, de rôdage des équipes, et de rendement. Ce que je peux dire, c’est qu’on a prévu une file d’attente suffisamment interactive et originale pour une heure, voire une heure et demie, d’attente. On est prêt à relever le défi de préserver cette limite maximale sur le temps. Sur le Psyké, par exemple, la file fait 45 minutes et on arrive à maintenir cette capacité.

Comment s’est déroulé le projet ? Il n’y a eu aucun accrochage ou moment difficile, que ce soit créativement parlant ou en termes techniques ?

Pour l’aspect créatif, c’est CDA Développement qui est venu vers nous avec plusieurs thèmes se rapprochant du Pulsar. C’était un choix de notre part de leur faire appel, on avait envie de partager cette expérience avec la CDA, qui nous a soutenue pendant tout le processus de réalisation. Cette thématique de l’onde, avec cette vague finale qui est censée faire « exploser » la ville et le bâtiment de l’attraction, nous parlait.

Quel est l’objectif d’augmentation de visiteurs sur la saison ?

Pulsar Walibi BelgiumOn a voulu être modestes (on est dépendants de la météo, notamment) : l’objectif est de plus d’un million de visiteurs (ndlr : le parc avait comptabilisé 1,3 million de visiteurs en 2015). On n’attend donc pas forcément une forte augmentation de visiteurs, on préfère avoir une bonne surprise en fin de saison ! Ne mettons pas trop de pression sur l’équipe, on préfère jouer la carte TGS (Très Grande Satisfaction) et faire plaisir aux visiteurs. Si on impose trop de contraintes aux équipes par rapport à un chiffre global, on aura du mal à se concentrer sur l’accueil, essentiel pour nous.

On a suivi le chantier de Lost Gravity à WH. Pourquoi ce coaster là-bas, et Pulsar ici ? Mack est-il arrivé vers vous d’un seul coup en répartissant ensuite les modèles ? Avez-vous eu des propositions similaires à celles de WH ?

On est venus avec un cahier des charges, la volonté de satisfaire notre public, plus familial que celui de WH et on voulait commencer par proposer une attraction plus « modérée », qui puisse séduire les familles et procurer des sensations à tous.

Lost Gravity Walibi Holland

Lost Gravity à Walibi Holland

Comment se passe la gestion des relations avec les riverains, ces derniers temps ? L’arrivée de Pulsar n’a-t-elle pas suscitée trop d’oppositions ?

Ce volet se gère au sein d’un comité de riverains, en lien avec la direction. A chaque réunion, régulièrement, la discussion est ouverte. Il arrive que des riverains nous appellent pour nous signaler ce qu’ils considèrent comme des hausses nuisibles (et souvent très ponctuelles) de bruit ; nous, on réagit en fonction de leur demande. On vérifie d’abord le point soulevé, puis on leur apporte la réponse nécessaire. On a plutôt un rapport de compréhension de leurs besoins et de réaction en fonction de leurs souhaits. Quand le projet Pulsar a été présenté, on leur a expliqué que l’on faisait tout pour limiter les nuisances sonores.

Pulsar Walibi Belgium

Si l’on s’arrête sur vos rapports avec la CDA : à quel point êtes-vous indépendants d’eux ? Qui prend la décision finale sur le choix des investissements, sur le type d’attraction choisi ?

Il y a quelques années, on avait un directeur de « pôle » (le pôle belge, par exemple, regroupait Bellewaerde, Walibi Holland et Walibi Belgium) et c’est ce pôle-là, avec le directeur CDA, qui pilotait ces parcs. Nous avons bénéficié d’une réorganisation avec plus d’indépendance, d’où un Directeur Général par parc désormais (Jean Christophe Parent à Walibi Belgium). Le groupe donne la chance aux parcs de se développer selon leurs envies, leurs besoins, tout en sachant qu’il y a toujours un actionnaire à satisfaire, vu que la maison-mère est côtée en bourse. Notre objectif n’est pas de « convaincre » la CDA (même s’il faut leur appui pour faire bouger les choses), mais l’actionnaire, in fine.

Ce changement de stratégie fait-il suite à une baisse de fréquentation, ou tout du moins à une impression de ralentissement dans le développement des parcs ?

Pas spécialement. On remarque au contraire que la division « parcs CDA » prend de plus en plus d’importance. Nous ne sommes pas encore à l’équilibre mais on s’en rapproche de plus en plus. C’était vraiment un choix de la CDA de dire : les parcs connaissent leurs produits, laissons-les choisir leur voie de développement. Ce système nous plait beaucoup.

Au niveau du développement à plus long terme : je me rappelle être arrivé au Fan Day il y a 6/7 ans. Vous aviez parlé de la réouverture probable de la Turbine, et d’un plan d’investissement avec une nouveauté d’envergure tous les 5 ans, c’est bien ça ? Ca tient toujours ?

Aujourd’hui, divers plans sont en cours, dont celui de renouvellement du parc Walibi Belgium. Malheureusement, il est encore trop tôt pour vous en dire plus… Mais on a vraiment envie de faire quelque chose de formidable avec ce parc.

Prenons juste quelques pistes. Lost Gravity, par exemple, c’est une réalisation qui vous inspire ?

Je ne l’ai malheureusement pas encore testé. Je suis un fan de sensations, notamment quand elles sont douces. Helix, Blue Fire, Lost Gravity sont des coasters doux, que j’adore. On en rêve tous ici, et on l’envisagera s’ils font vraiment partie de la demande de nos clients. On va de plus en plus se rapprocher d’eux pour savoir ce qu’ils attendent de nous. Attractions pour enfants ? Familiales ? Aquatiques ou en bois ? On veut partager ça avec eux, avoir leurs avis. Vous aussi, vous êtes les bienvenus pour nous donner vos avis !

Justement, on parlait de coasters en bois. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de Rocky Mountain Construction… Ils reprennent des montagnes russes en bois qui commencent à dater, pour les refaire à neuf, avec souvent des résultats ambitieux, magnifiques et des sensations uniques, selon tous ceux qui ont pu tester une de leurs créations.

Non, ça me dit rien !

Eh bien allez voir, c’est assez incroyable. On trouve que le Loup-Garou est une bonne montagne russe en bois, avec un parcours intéressant et un potentiel incroyable pour un retrack de ce même RMC.

Avec plaisir, je vais aller scruter ça. Merci pour le tuyau !

Passons à la saison Halloween. Cet événement se développe beaucoup de manière générale ; ici, le concept est bien rôdé avec des maisons régulières, et la cible choisie est bien tranchée. Quelles sont les perspectives à l’avenir avec cette saison : ouvrir une maze à l’année serait-il par exemple envisageable pour rentabiliser ces investissements ?

On y pense. Quant à le faire, autant le faire bien. Habituellement, à Halloween, on ouvre des maisons provisoires, en termes d’infrastructures. J’ai testé Hotel Gasten à Liseberg, je l’ai trouvé incroyable. On aimerait nous diriger vers ce style-là. Plutôt que de faire quelque chose à moitié, on préfère prendre le temps. Des emplacements dans le parc, il y en a. C’est tout à fait faisable, on veut juste jouer la carte de la qualité.

Vous parlez d’espace dans le parc. La zone où fut implanté le Vertigo, et celle de l’ancien terrain de football, sont exploitables pour de futurs développements ?

La zone du Vertigo est parfaitement utilisable dans l’immédiat. En revanche, pour le fond du parc, construire requiert un permis d’urbanisme qui se fera si un jour la nécessité d’exploiter apparaît. Mais le terrain appartient à l’enceinte du parc, en effet.

Un petit arrêt sur images, sur Aqualibi. Plopsaland a lancé son parc aquatique qui, disons-le, est très bien fait. Ca vous amène à repenser votre stratégie sur Aqualibi ?

Tout à fait !

Vous repensez simplement à une remise à niveau thématique, par exemple, ou vous envisagez une vraie nouvelle expansion avec toboggans et bassins ?

Comme pour le parc, on a plusieurs pistes actuellement à l’œuvre. Vous prenez l’exemple de Plospaqua et de sa théma assez poussée : on ne veut pas faire la même chose car on a pas le même public (eux sont plus axés sur les jeunes enfants), nous, on travaille sur une tranche d’âge supérieure et il faut trouver ce qui va « matcher ».

Public enfantin à Plopsaland, certes. Néanmoins, comme le montre l’arrivée du nouveau wooden coaster, la cible du parc s’étend. Vous n’avez pas peur qu’ils marchent un peu sur vos platebandes ? Cette nouvelle concurrence vous concerne au quotidien ?

Ici, on a un historique de coasters, donc un public plus ado. Mais regardez autour de moi : il y a encore beaucoup de familles. Il ne faut pas qu’on les oublie, et l’on a eu une philosophie différente pendant des années… Maintenant, il faut qu’on se rapproche d’elles : on a beaucoup de parents accompagnés d’enfants de 10-14 ans. Pour les petits, on a suffisamment de propositions, avec une offre assez étendue. Il faut aujourd’hui dénicher des produits convenant parfaitement aux 10-14 ans, tranche intermédiaire entre les petits et les ados. Nous n’essayons pas de toucher TOUS les publics car cela nous paraît impossible, quasiment aucun parc n’y parvient, d’ailleurs (sauf quelques parcs historiques).
En résumé, l’Aqualibi, on y pense. On veut continuer à développer ce produit. On s’y penche vraiment, on veut le développer. La première année de lancement, la capacité nous a fait défaut, on veut en premier lieu régler ce problème structurel.

Il y avait notamment la rumeur du déplacement du Cobra au fond du parc, pour laisser de la place à une expansion de l’Aqualibi, justement…

Vous savez, on a plein d’idées parfois farfelues, nous aussi. Celle-ci en a fait partie, mais ce n’est plus à l’ordre du jour. Ce que nous souhaitons faire, c’est y aller étape par étape dans les années à venir, mais toujours en marquant le coup. On a d’abord une remise à niveau qui est nécessaire : je pense aux espaces verts par exemple.

Beaucoup de fans n’ont par exemple pas digéré la politique du « on retire mais on remplace pas », qui a un temps fait sa loi (Enterprise et autres petites attractions).

Je comprends… On a dû faire des choix, se dire : va-t-on garder les attractions qui ne sont plus au niveau ? Le choix a été fait, toujours dans l’optique TGS, d’en retirer ; dans l’optique aussi de pouvoir remplacer ces attractions par une autre attraction : il peut s’agir d’un espace vert avec une jolie fontaine, un labyrinthe bien taillé…
Ce qui nous attend, c’est donc également, en parallèle des nouveautés, une remise à niveau sur les infrastructures, à revoir parfois depuis la base. On ne veut pas re-poser quelques attractions telles quelles, mais re-thématiser de manière cohérente le parc. Pulsar en est la première pierre. Il y a une vraie volonté d’aller dans la finition, dans le détail avec ce coaster. Ce côté-ci du bâtiment (vers le lac) l’illustre : on voulait une vraie impression de luminosité sans que les gens puissent s’aventurer près du rail, d’où le caillebotis. La file d’attente est plus ou moins cachée… Chaque chose a été étudiée, pour montrer que désormais, quand on fait quelque chose, nous ne le faisons pas à moitié.

Vous pensez que cette fraîcheur, ce renouveau, on les doit aussi à une nouvelle génération de créatifs au sein de la CDA ?

Totalement ! On a de vrais professionnels réputés au sein de CDA Développement, des professionnels du métier qui ont vu ce qui se faisait : notre objectif n’est pas de tout réinventer, mais de s’inspirer par petites touches de ce qui se fait un peu partout, car c’est comme ça que se créent les meilleures choses. CDA Développement a cette expertise des parcs, du loisir ; ils viennent avec ces petites idées que l’on assemble dans un projet cohérent : Pulsar en est l’exemple parfait, le début, espérons-le, d’une large gamme de nouveautés.

Les dernières attractions du parc Walibi s’écartent des WAB et des Skunx. A-t-on clairement ici la volonté d’abandon de la marque Walibi, pour les attractions tout du moins ?

Chaque parc développe actuellement sa philosophie du parc Walibi (tout en restant cohérent évidemment avec la marque imposée par le groupe : on ne va pas abandonner du jour au lendemain les 2 groupes). Le projet initial a plu, je crois, à tout le monde. Avoir une peluche, une mascotte, pour nous, reste important : ce contact physique avec les enfants est irremplaçable aujourd’hui encore. Maintenant, on est en train de voir comment nous allons nous adapter face à cela.

Dernière partie de cette interview, plus orientée fans et marché actuel. Les fans sont des visiteurs, les plus exigeants qui soient. On ne loupe aucun détail…

Oui : d’ailleurs, un jour on avait mis un filet anti-pigeons sur le Loup-Garou. Vous l’avez remarqué directement, c’est fou ! Pour nous, vous êtes un baromètre.

Donc vous consultez beaucoup les fans, les sites de passionnés ?

Personnellement, j’aime bien aller voir vos ressentis : on a Loopings qui est une référence pour tout ce qui est néerlandais entre autres ; et l’on aime bien voir ce que vous pensez, ce que vous voyez et que l’on ne voit pas forcément, étant le nez dans le guidon en permanence.

Une nouveauté en Europe qui vous a spécialement intéressée cette année ?

Pulsar, évidemment (rires).

Taron à Phantasialand : vous en avez entendu parler ?

Oui, j’y suis allé, et ça a l’air monstrueux. Niveau décors, ils font de très belles choses : j’ai été particulièrement impressionné. Mais cette année-ci, j’attends beaucoup de « mon petit bébé », Pulsar. Comme beaucoup, j’imagine, je me suis dit au départ « Moui », mais en le faisant, je me suis dit « Ah ouais ». Il faut le faire, vraiment, pour comprendre.
J’attends aussi de voir ce qu’ils viennent d’ouvrir à Ferrari World. J’ai fait Formula Rossa, un coaster puissant d’Intamin, innovateur mais un peu simple à mon goût. La propulsion est assez impressionnante, le reste est assez classique. Je suis fan – même si je sais que tout le monde pense que Shambhala est mieux car il possède moins de freins et quelques mètres de plus – de Silver Star. Ne serait-ce que pour la théma Mercedes : c’est un des premiers que j’ai fait, je crois que le côté sentimental a joué. Je n’ai pas encore fait Shambhala, j’espère le tester bientôt !
Mon attraction préférée pour l’instant, ça reste Hélix.

Dernière question, question qui revient beaucoup en ce moment. La réalité virtuelle, vous y pensez ?

Oui, nous avons pas mal de projets à ce niveau-là. Ce n’est pas toujours facile à réaliser, il faut que le rendement suive : c’est assez délicat. On est en train d’étudier des pistes…

En général, si vous avez une attraction, un parc à prendre en modèle, lequel serait-il ?

J’ai visité Phantasialand, Port Aventura (ils ont le climat comme avantage…) et Europa Park, en très grands parcs. Ce dernier reste un modèle, un des meilleurs pour moi.

Si l’on vous donne carte blanche, vous pouvez créer ce que vous voulez dans le parc, que faites-vous ?

La première chose que je ferais, c’est de rajouter de l’offre en restauration. On a une offre limitée à Walibi Belgium actuellement, et je rêve d’un vrai restaurant pour le parc. Ensuite j’aimerais exploiter le lac comme point de vue unique (avec des animations attirant le regard).
J’avais vu dans un parc (ndlr : en Australie) un motocoaster sous forme de jetski : je l’avais trouvé génial, j’imaginais une partie de cette attraction sur ce lac (ndlr : le lac central) ou celui du fond. C’est un peu mon rêve, en tant que passionné.
Enfin, comme autre attraction, un mégacoaster est quelque chose qui doit pour moi être envisagé… B&M reste le rêve de tout gérant de parc, Intamin est plus abordable, Vekoma quoi qu’on dise peut faire de choses très belles (Expedition Everest à Animal Kingdom, par exemple)… Ces derniers ont fait un grand bond depuis l’époque des standards du type Boomerang.
Si je compare le milieu à des voitures, on a, avec le trio Mack-Intamin-B&M, trois marques très différentes, mais toutes trois très intéressantes : B&M, c’est la BMW, la force tranquille, puissante ; Intamin, une Mercedes, plus nerveuse ; et enfin, Mack, c’est un peu Volkswagen, très solide et qualitatif. Et puis, après, à côté de ça, il y a aussi des Fiat… il en faut aussi (rires).

Merci pour cette interview.

Merci et bonne journée sur le parc.

Propos recueillis par Mathieu C.
Juin 2016
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