Le vendredi 25 janvier 2019, l’équipe de tournage de Coasters World s’est rendue au Parc Walygator, en plein hivernage, pour réaliser un documentaire sur les coulisses de The Monster, l’Inverted B&M ramené du Japon en 2010.

Monster

The Monster sous la neige, à Walygator

Le documentaire

Comment l’envie est-elle née de démonter et transporter Orochi depuis le Japon jusqu’en Lorraine ? Quelles ont été les difficultés techniques d’une telle entreprise, jamais tentée sur un si gros coaster ?
Comment exploite-t-on une telle machine ? À quel coût ? Qu’en est-il de son voisin, l’Anaconda ?
Et enfin, que fait-on au coaster et à ses trains durant l’hivernage ? L’occasion, d’ailleurs, d’aller voir d’un peu plus près (très près !) quelques systèmes mécaniques des trains

Et une interview

Puisque nous avons eu l’occasion de rencontrer le directeur du parc, Materne Heiligenstein, lors d’une interview fleuve, nous en avons profité pour lui poser des centaines, non des milliers de questions sur Walygator !  🙂 Voici quelques moments choisis, qui n’ont pas trouvé leur place dans le montage du documentaire.

Coasters World : Bonjour, pourriez-vous nous décrire votre parcours et ce qui vous a  amené à croiser le chemin de l’alligator ?
Materne H. : Le groupe Aspro m’a recruté par rapport à mes compétences techniques. Je suis issu d’une filière technique industrielle, notamment directeur technique et sécurité sur un gros site. Deuxième pré-requis, ma connaissance de la région, car je suis un local, du grand Est. Et enfin mon expérience et mes compétences au niveau du loisir, acquises auprès du groupe Pierre et Vacances et Center Parcs.

Quel bilan tirez-vous de la saisons 2018 du parc ?
Le bilan de la saison est plutôt encourageant par rapport à ce qu’on a connu par le passé. On est sur une progression de 8% sur l’année dernière, ce qui est bien. En 2017, on était sur +14%, donc au total nous avons une progression de la fréquentation d’environ 20% sur 2 ans. C’est très bien.
Par rapport aux retours sur les réseaux sociaux et l’expérience client, on est aussi sur une belle progression, puisque les retours sont très positifs. Les visiteurs sont contents, les enfants s’amusent en sécurité et ont envie de revenir. Donc bilan plutôt positif sur ces 2 dernières années !

Connaissez vous le profil du visiteur moyen ? Qui est-il, d’où vient il ?
Notre zone de chalandise est aujourd’hui située à peu près entre 150 et 200 km à la ronde. Il s’agit principalement d’une clientèle locale qui revient 2 à 3 fois dans l’année. Nous avons des axes de développement international, puisque nous sommes proches de trois frontières : Belgique, Luxembourg et Allemagne. Là aussi nous avons un fort potentiel de développement…

La saison Halloween est-elle un évènement moteur pour vous ?
C’est l’une des plus grosses périodes de l’année. En 2018 par exemple, on a fait 12% de la fréquentation annuelle sur les 11 jours d’ouverture ! La plus grosse journée de la saison, le 31 octobre, on a fait plus de 12000 visiteurs. Donc oui, Halloween est un événement majeur pour Walygator.

Quelle est votre politique tarifaire ?
Notre politique de prix est de vendre le parc au tarif le plus juste, par rapport à nos équipements et à la concurrence. Nous restons le parc le moins cher en France à offre égale en nombre d’attractions.

Que devient le show de magie de Tim Silver, pour 2019 ?
Il ne s’agira plus d’un spectacle d’illusions, mais d’un tout autre univers qui conviendra à un public familial.

2019 verra les 30 ans du parc, qu’est-il prévu ?
Le parc a effectivement ouvert ses portes le 9 mai 1989. Les 30 ans seront bien entendu fêtés dignement, en mai prochain.

Quel est le rôle d’un groupe comme Aspro ?
Aujourd’hui, nous sommes sur un schéma de réflexion à court, moyen et long terme par rapport au parc. Depuis qu’Aspro est là, nous avons beaucoup investi sur les 40 attractions existantes, dont certaines avaient besoin de grosses maintenances, comme l’Anaconda. Quelques manèges nécessitaient de la surveillance et de l’entretien.
En trois ans, le groupe a investi 2,5 millions d’euros sur la maintenance : remise en état de l’Anaconda et de la Terror House, petites maintenances d’attractions… Le taux de fonctionnement des attractions a été amélioré : nous sommes sur un taux de 96%, ce qui est assez impressionnant pour un parc d’attractions.

Que penser de la rumeur de la revente de Walygator par le groupe Aspro ?
Aspro a racheté ce parc pour travailler dans la durée. Ils ont fait une analyse poussée lors du rachat, bien entendu, et leur constat est que Walygator a un fort potentiel, aussi bien par rapport aux structures existantes que par rapport à la région de son implantation. Le groupe s’inscrit donc dans la durée.
De plus, Aspro n’a jamais revendu de parc depuis qu’ils existent, il faut le noter…

N’est-il pas difficile de thématiser un parc aussi grand ?
On a une typologie de clientèle familiale, qui veut bien sûr s’amuser sur des attractions (familiales, enfantines ou à sensations), mais également entrer dans un univers thématique. C’est l’une de nos priorités sur ce parc. Notre but est donc de créer des zones thématisées dans différents lieux du parc…
Mais les infrastructures actuelles sont immenses, puisque le parc a été construit pour plus d’1,2 million de visiteurs, fréquentation qu’il n’a jamais faite. Nous souhaitons évidement atteindre ce chiffre dans les futures années, mais ça reste un nombre important. Aujourd’hui, nous avons 40 attractions réparties sur 50 hectares, ce qui est immense en comparaison d’autres parcs qui n’ont que 20-30 hectares… Les distances entre les zones sont importantes, et donc le coût des infrastructures très élevé. Il faut donc qu’on réfléchisse à optimiser le parc, dans le futur.

Plutôt que retracker chaque année Anaconda (voir le documentaire pour plus d’informations), pourquoi ne pas avoir choisi de le raser pour le remplacer par…..un RMC par exemple ?
(rires) On a fait le choix de garder l’Anaconda, car c’est une attraction qui a 30 ans, elle fait partie du patrimoine mosellan, puisqu’elle est classée. On la répare, morceau de voie par morceau de voie. D’ici 2 à 3 ans, on aura rattrapé la carence de maintenance qu’il y a eu pendant des années. On pourra de nouveau dire qu’elle est « rentable » vis à vis de son nombre de visiteurs chaque année. Changer les trains est aussi dans nos projets futurs.

Donc pas de RMC ?
Pas aujourd’hui en tout cas ! (rires)

Avant de se quitter, quel est le parc, concurrent ou ami, qui vous impressionne le plus, actuellement ?
Un des parcs que j’ai le plus de plaisir à visiter et m’y promener, c’est Phantasialand. C’est pour moi le number 1. Bien entendu, Europa Park fait partie des grands parcs, mais Phantasialand a vraiment quelque chose de particulier, et je suis très impressionné par l’imbrication de toutes ces attractions et de la thématisation. !

Merci beaucoup Materne.
Merci à vous !

Propos receuillis par Mathis G.
Janvier 2019
Reproduction totale ou partielle interdite sans autorisation écrite de Coasters World.