Il est sorti le 29 Novembre 2018 pour le plus grand bonheur de tous. Après Roller Coaster Tycoon, après Planet Coaster, encore un jeu de construction de parc d’attractions ? Parkitect s’est fait attendre (son développement avait commencé en 2014), il était néanmoins possible d’y jouer en version bêta depuis de nombreux mois. La petite équipe derrière ce titre a ainsi pu recueillir et prendre en compte les remarques et les envies des futurs joueurs et nous propose ainsi une expérience quasi sur mesure.

Le jeu rappelle énormément Roller Coaster Tycoon 1 et 2. Même si Parkitect est en 3D, il reprend le maillage et la vue isométrique des deux best-sellers de Chris Sawyer. Il reste cependant possible de pivoter librement la caméra et de l’incliner jusqu’à une certaine limite. Les graphismes sont très stylisés et schématiques, cela donne un certain cachet au jeu. C’est sans doute ce qui marque le plus à première vue.

Le plein de possibilités pour la thématisation

Le quadrillage du terrain se présente à la fois comme une contrainte et un atout. Planet Coaster par exemple s’affranchit presque entièrement de cette restriction, permettant la réalisation des créations les plus folles…mais pour certains c’est un frein, car construire des bâtiments devient long et fastidieux. Dans Parkitect, tout va très vite. Les murs et les toits s’alignent sur la grille et les constructions s’effectuent facilement. Et pour faire plaisir à tout le monde, un grand nombre d’objets peuvent de leur côté se placer librement. Si vous avez l’âme d’un architecte, vous pourrez donc passer des heures à peaufiner vos bâtiments et leur donner un aspect vraiment unique. Ajoutez encore à cela la possibilité de choisir les couleurs pour un très grand nombre d’éléments. On se rend compte assez vite que malgré les apparences et des menus qui ne sont pas surchargés d’objets en tout genre, le champ des possibles est assez démesuré.

Quelques outils viennent encore améliorer la jouabilité. C’est le cas de la pipette ou de la possibilité pour les objets ne suivant pas le quadrillage de forcer leur placement sur une grille dont on peut choisir les dimensions, merveilleux ! Le terrain se modifie comme dans les premiers RCT. On a la possibilité de créer des tunnels souterrains et sous-marins.

Un bon éditeur pour les coasters

Le jeu marque également un bon point concernant les roller coasters. Même si le nombre de modèles et de types de trains disponibles n’est pas extravagant, (notez tout de même la présence des Wings et des single rail RMC), ce détail est assez vite oublié une fois l’éditeur pris en main. Ce dernier reprend le principe du « tronçon par tronçon » des premiers Roller Coaster Tycoon, mais avec beaucoup plus de liberté sur la pente et l’inclinaison. Il permet aussi d’ajuster la longueur du morceau de rail que l’on s’apprête à placer. Le banking (l’inclinaison axiale) quasiment affranchi de toute restriction permettra de créer toute sorte d’inversion ou autre virage tordu à la sauce Rocky Mountain. La division en blocs et les launchs ne manquent pas à l’appel bien entendu. Il est aussi possible d’afficher la vitesse, les Gs, le niveau de décoration etc… directement sur le rail. Les seuls défauts notables sont l’impossibilité de construire le layout en sens inverse ainsi que l’absence d’options pour peindre les trains ou les wagons d’un même coaster de couleurs différentes. Ceci-dit le jeu devrait continuer de recevoir quelques mises à jour. Ces défauts seront peut-être un jour corrigés.

Les attractions classiques ne sont pas délaissées : carrousel, bateau pirate mais aussi splash battle ou encore chute libre allongée. Vous trouverez certainement votre bonheur dans la bonne quarantaine de modèles proposés.

Et le meilleur…

Nous en arrivons finalement sur l’aspect le plus audacieux de Parkitect : la gestion ! Sans surprise, les éléments essentiels d’un jeu de gestion de parc sont de la partie : finances, personnel, recherche, campagnes publicitaires… Mais les créateurs du jeu n’ont pas voulu s’arrêter là. Par exemple, concernant le personnel, il ne faudra pas seulement embaucher vos mécaniciens et animateurs mais aussi leur offrir une salle de repos, des formations… Les visiteurs, eux, ne voudront pas voir les livreurs déambuler dans les allées avec leurs grosses caisses de fournitures pour les boutiques. Vous devrez alors aménager des itinéraires réservés au personnel ou utiliser des convoyeurs souterrains, et il ne faudra pas oublier de cacher tout ce petit monde des coulisses aux yeux du public. Car oui, les visiteurs ont un vrai regard critique, la beauté de votre parc importe vraiment et aura une influence sur la satisfaction des clients. Et si vous les décevez, certains ne manqueront pas d’exprimer leur mécontentement en saccageant tout ce qu’ils croiseront sur leur chemin. À vous alors de traquer les vandales pour les bannir…à moins que vous ne préfériez simplement augmenter le nombre d’agents de sécurité ou voir vos frais de réparation exploser.

Et ça ne s’arrête pas là. Les développeurs n’ont pas oublié d’implanter divers aléas comme le climat ou la météo qui auront une influence sur vos visiteurs et vos attractions. N’oubliez pas d’offrir de l’ombre et des attractions aquatiques à vos clients si votre parc évolue sous un climat provençal. Au contraire construisez des manèges et files d’attentes couverts si la pluie et l’orage ne cessent jamais. D’autres événements comme des pénuries, scandales et autres bonnes ou mauvaises publicités ne manqueront pas de vous faire vivre des hauts et des bas dans la gestion de votre parc.

Le jeu ne serait rien sans une campagne, et il n’y a pas de fausse note sur ce point non plus. Les 26 scénarios qui composent le mode campagne ont été construits par Silvarett et Joshua Tjarks, deux youtubers spécialistes dans les jeux de construction de parcs largement reconnus pour leur créativité. Chaque scénario possède une mission principale et s’agrémente de quelques missions secondaires avec parfois une limite de temps. Quand vous réussissez un scénario, vous pourrez accéder au suivant.

Il est important de noter que Parkitect est compatible avec les mods. Un certain nombre est déjà disponible afin d’ajouter des objets et des fonctionnalités supplémentaires. Une manière aussi pour le jeu de s’assurer un avenir durable grâce aux contributions de la communauté.

En conclusion

Finalement, ce qui sans doute vous marquera le plus dans Parkitect, c’est le soin du détail. Des petites animations à l’ambiance sonore (oui, je ne n’en ai pas parlé, mais les sons sont vraiment très bien faits), tous les visiteurs, tous les employés sont individualisés par leurs pensées, leurs préférences, leur caractère. En y ajoutant les graphismes minimalistes, le jeu en devient très plaisant à consommer, on s’y attache, on en redemande. Tous les éléments qui ont fait le succès des deux premiers opus de la série RCT sont là. Les développeurs de Parkitect ont réussi à raviver le flambeau, et pour cela on peut les remercier.

Discutez de Parkitect sur le forum : https://forum.coastersworld.fr/jeux-video/autres-jeux-discussion-generale/

Et ne manquez pas de suivre la série Let’s Play à la sauce Coasters World :

On résume !
Macro-gestion très complètePrise en compte des backstages, et c'est rare !Beaucoup d'objets de construction à notre dispositionPrise en compte d'éléments extérieurs (climat, météo)
Impossibilité de construire un coaster à reculonsQuelques soucis de caméraScénarios un peu répétitifs
3.9Avides de gestion, ce jeu est pour vous !
Graphismes
Facilité de prise en main
Réalisme
Optimisation
Fun
Durée de vie