Les premiers mois du Parc Spirou, ouvert le 1er juin dernier, auront plus tenu d’une cueillette du Marsupilami que d’un long fleuve tranquille : durant cette saison mi-figue mi-raisin, les premiers clients ont pu pour certains avoir l’impression de se faire bananer, tandis que d’autres, bonne poire, pardonnaient au parc ce que l’on peut qualifier d’erreurs de jeunesse.

J’étais moi-même allé sur place en ce jour d’ouverture avec Paul pour couvrir cet événement, donnant lieu à un article plutôt optimiste qui résonne aujourd’hui encore comme l’un de mes plus grands actes de rébellion. Et pourtant, cette ouverture anticipée donnait bien quelques espoirs, le parc nous assurant que les points « cruciaux » (ombre, finitions) seraient réglés avant ouverture et que les dark-rides, que nous n’avions pas pu découvrir, seraient au niveau.

Ce qui est fait est fait – une chose est sûre : si quelques erreurs se sont accumulées en début de saison, notamment sur le plan de la communication et de la politique tarifaire, le parc est très vite redescendu sur terre.

Concernant la politique tarifaire, déjà. Dès le début de l’été, le parc a eu l’idée intéressante de mettre en place un demi-tarif à 16€ (au lieu de 32€…) pour des entrées de 16h à 21h, permettant ainsi de découvrir le parc sur un laps de temps largement suffisant, à un tarif abordable pour toutes familles et hors de la chaleur écrasante qui sévissait sur les allées bétonnées de parc de Monteux. L’offre a été renouvelée pour la rentrée scolaire, sur des arrivées de 15h à 19h.

Second bon point, la communication a depuis quelques mois été prise en main par des personnes dont c’est le métier. Les visuels tout comme les posts sont désormais adaptés et sans faute de goût ; les réponses du Community Manager toujours respectueuses et irréprochables – un indispensable en 2018.

La saison s’est par ailleurs bien terminée avec une décoration d’Halloween visiblement assez réussie, qui semble avoir rehaussé les allées du parc.

Venez chez Spirou pour Halloween ! Vous pouvez passer un super weekend dans la région et tout près il y a des hébergements comme le Hôtel – Le Moulin de la Roque

Publiée par Parc Spirou Provence sur Samedi 27 octobre 2018

Dans la foulée de la fin de saison, le parc a entamé une campagne Instagram / Facebook détaillant les « 12 raisons de prendre le Pass Spirou 2019 ». L’occasion pour le parc de présenter ses nouveautés (et aménagements) pour les mois qui arrivent. Des annonces d’un montant de 10 millions d’euros qui sont plutôt réjouissantes, et viendront enrichir l’offre du parc, en faisant enfin une destination d’une journée. Beaucoup d’entre elles relèvent du bon sens tant soulevé sur le forum… bon sens que l’on imagine partagé par le parc, mais très probablement contraint par les délais et montages financiers assez courts qui lui ont été imposés.

Déroulons la liste des 12 raisons ensemble !

# Raison 1 

Des arbres, des parasols, des aires de repos. Si le parc a commencé fort avec cette annonce et cette image un peu cocasse d’arbres (voir la seconde photo du post ci-dessus), cela montrait au moins que le parc a su être à l’écoute durant tous ces mois !

Raison #2

L’arrivée de mascottes (Boule et Bill, Lucky Luke, et Spip) sera un bon plus pour le parc, qui apportera sûrement de la vie dans les allées du parc.

Raison #3

Un petit train pour relier l’entrée du parc au parking (quelques centaines de mètre). Il servira aussi de véhicules de transport dans le parc pour les mascottes.

Raison #4

Une aire de jeux pour enfants. Pratique pour occuper les plus petits pendant une petite demi-heure pendant que les parents reprennent leur souffle !

Raison #5

Une première attraction pour les moins de 1 mètre dans le parc ! Enfin ! Le descriptif du post (étonnamment précis et orienté vers les fans avec le nom du constructeur, comme tous ceux qui lui suivront) parle de lui-même.

Raison #6

Le parc avait accueilli pendant Halloween une tour de chute libre Funtime, temporaire de 90 mètres de haut. L’expérience ayant été concluante, le parc installera sa version définitive pour 2019. Une vraie belle nouveauté qui, faut-il le rappeler, a été LA grosse nouveauté 2016 de Nigloland ?

Raison #7

Et dans la foulée, voici le deuxième flat, prévu dans les plans initiaux – le Star Shape de Zierer ! On aime ou pas… mais c’est un des meilleurs flats qui existe – nouveauté 2015 de Liseberg, par ailleurs.

Raison #8

Une attraction aquatique, enfin ! Reportés à une saison ultérieure car trop compliqués dans des délais aussi serrés de l’aveu même d’Eric Boura, les travaux de construction du réseau hydraulique semblent sur le point d’être entrepris. Une très bonne nouvelle là aussi, sachant que l’on parle d’un flume original à deux drops, et comprenant une partie backwards.

Raison #9

Exit le dark-ride Zombillenium qui n’aura jamais fonctionné comme il aurait du, le parc revient là aussi à un fondamental du parc d’attractions : un cinéma dynamique.

Raison #10

« Grosse » annonce inattendue de ce cru 2019, un nouveau coaster au parc ! Coaster original,qui plus est, la seule autre version existante étant celle au soundtrack incomparable de Schwaben Park, dont l’ouverture a d’ailleurs été repoussée à 2019.

Raison #11

Voici l’annonce dite du « on allait pas découper en 42 raisons non plus… ». Pêle-mêle, un spectacles de mascotte, des animations, de la VR sur les petites tours de chute. Les petits détails faisant l’ambiance, ils sont aussi là les bienvenus.

Raison #12

La douzième raison est une réduction en vue de Noël sur les Pass Annuels et Entrées 2019, qui permettent d’obtenir le plein tarif pour la saison 2019 – 29,50€ par adulte et 24,50€ par enfant contre 32€ et 25€ cette année. On ne touche donc quasiment pas au tarif enfant et on repasse sous la barre des 30€ pour les adultes. Une sage décision qui vaut mieux que des tarifs au rabais à 16€ toute l’année… OK Corral, parc le plus proche, est à 28€ et 25€. Avec une offre qui en 2019 sera défendable, le parc se positionne sur un tarif équivalent à un parc qui arrive à attirer 400k visiteurs par an.

Sur la forme, le parc a su faire parler de lui avec ce calendrier de l’avent des annonces. En parfaite objectivité, les annonces n’ont rien à envier à celles d’un parc plus établi. Si l’on ne sait rien sur leur future intégration, l’ajout en soi de ces différentes attractions ne pourra qu’être bénéfique pour la suite.

Fort des apprentissages de ses débuts d’exploitation, le Parc Spirou (et ses décideurs financiers) ont décidé de revenir à l’essentiel : des attractions et des investissements qui ont sûrement pêché sur la première saison par manque de temps. Simple. Basique.

Au terme de ce qui était sur bien des aspects une « saison 0 », le Parc Spirou semble être paré pour une vraie « saison 1 ».

Nous avions envoyé au Parc Spirou une série de questions portant sur le bilan de cette première saison. Eric Boura, chargé de développement que nous avions interviewé avant l’ouverture du parc, nous a répondu suite à la parution de l’article :

 

  • Quel bilan tirez-vous de cette saison 2018 ?

 

L’objectif de 2018 était d’ouvrir le parc, de roder les premières attractions et l’équipe et de tirer les premiers enseignements autour de notre concept, notamment la capacité réelle du parc et des attractions. La fréquentation a été volontairement faible jusqu’au 1er Aout car aucun soutient marketing n’avait été déployé pour l’ouverture. Si l’on s’en réfère aux chiffres à partir d’Aout jusqu’au 4 Novembre nous sommes sur une tendance assez proche des objectifs qui étaient fixés, avec notamment plusieurs journées au-dessus de 3500 visiteurs et une pointe à quasiment 6000. L’année 2019 sera vraiment l’année de lancement du parc avec un mix d’attraction plus étoffé et une année pleine avec plus de 160 jours d’ouverture.

 

  • Quelles ont été les améliorations effectuées en cours de saison ?

 

Il y a eu assez peu d’ajouts en cours de saison, mais il y en aura beaucoup durant l’intersaison. Nous avons eu d’énormes retards de livraison au niveau des éléments de thématisation qui seront ajoutés cet hiver.

 

  • Pouvez-vous nous dire plus en détail quelle est la stratégie à l’œuvre derrière vos « 12 nouveautés 2018 » ? Était-elle déjà planifiée avant cette première saison, ou a-t-elle été ajustée suite aux retours des visiteurs ?

 

Il est clair que les retours visiteurs nous ont aidés à faire des choix d’investissement même si l’on savait déjà où il fallait insister. Daniel Bulliard est très à l’écoute des critiques constructives et réalistes mais il doit aussi acter en fonction des budgets à sa disposition. Je tiens à rappeler que la part d’argent public au sein du projet est quasi inexistante et que contrairement à d’autres, nous ne disposons pas de la manne financière de l’état par le biais de la caisse des dépôts pour financer notre développement. C’est un projet porté par des investisseurs privés et les investissements sont mesurés et ne sont pas extensibles à souhait. Le Parc Spirou est et restera un Parc Familial, il n’y aura jamais d’hyper coaster B&M ni de rides à 30 millions d’euros, du moins pour l’instant. Est-ce pour cela que nous n’avons pas le droit d’exister aux yeux des coasterfans ? Les investissements de 2019 ont été pensés pour atteindre nos objectifs et ceux pour 2020 seront équivalents afin de franchir un nouveau palier. L’objectif pour 2025 reste le même, dépasser 700 000 visiteurs avec plus de 40 attractions, toujours orientées famille. Il y aura bien sûr de nouveaux coasters qui ne seront pas les plus hauts, les plus rapides et les plus longs, mais ce seront des concepts originaux et conformes à notre cible. Il y aura aussi beaucoup d’autres attractions digitales en indoor. Si vous avez l’occasion de visiter le parc l’année prochaine, vous y trouverez beaucoup d’ajouts en termes de thématisations et de confort pour les visiteurs.