Le SNELAC, on en entend souvent parler, sans bien savoir ce qui se cache derrière son acronyme. Une recherche simple permet de trouver qu’il s’agit du Syndicat National des Espaces de Loisirs, d’Attractions et Culturels... Mais que se cache-t-il réellement derrière le nom de cette organisation basée à Paris ? Quelles sont ses activités régulières, et en ces temps de pandémie, quelle aide peut-elle apporter aux établissements du loisir et de la culture ?

Anthony Goret, directeur de la communication au SNELAC, a accepté de répondre aux questions de Coasters World.

LE SNELAC

Bonjour Anthony, pourrais-tu te présenter ? Quelles sont tes responsabilités au sein du SNELAC ?

Bonjour, je suis Anthony Goret, et je suis directeur de la communication au sein du Syndicat National des Espaces de Loisirs et Culturels (SNELAC). Pour faire simple, je dois adresser les bons messages aux bons contacts par les bons moyens. L’objectif étant la promotion de notre secteur d’activité auprès des différentes institutions nationales pour défendre les intérêts des entreprises du secteur.

Mais alors, le SNELAC, c’est quoi exactement ? Quel est son rôle exact, et auprès de quels établissements ? Qui sont vos clients ? D’ailleurs, parle-t-on de clients ?

Le SNELAC est une entité qui regroupe les entreprises du divertissement : parcs d’attractions, parcs à thème, parcs aquatiques, parcs animaliers, monuments, musées, châteaux, escape games, plaine de jeux pour enfants etc.
Il a la particularité d’être à la fois un syndicat patronal et à la fois une fédération professionnelle, dans le sens où des entreprises adhèrent au SNELAC pour bénéficier de certains services comme :

  • avoir accès à des informations spécifiques du secteur,
  • participer à des réunions d’échanges autour de problématiques transverses et opérationnelles (marketing, boutique, restauration, développement durable etc.),
  • bénéficier d’un accompagnement en cas de période difficile…

Le rôle d’une organisation professionnelle est également de représenter ses adhérents pour défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics ou des différentes parties prenantes d’une filière.

L’étude Atout France / SNELAC

Cela implique d’être présent dans différentes institutions et d’être sans cesse à l’écoute des projets qui peuvent potentiellement impacter nos entreprises. Et au besoin, d’être en capacité de produire des études d’impacts et d’aller porter la voix de nos adhérents pour être force de propositions et garantir des conditions acceptables pour nos opérateurs.

Pour la partie syndicat patronal, le SNELAC est à l’origine de la convention collective des espaces de loisirs, d’attractions et culturels.

Et donc pour finir, chez nous on parle d’adhérents et non pas de clients. Une entreprise qui adhère au SNELAC s’engage à suivre des règles très précises et à suivre un certain nombre d’obligations pour pouvoir bénéficier des services du syndicat.

Donc…il y a à la fois Disneyland Paris et…le Domaine de Chantilly ? Ça n’a pourtant rien à voir !

C’est vrai que cela peut surprendre au premier abord, pourtant ils font le même métier. C’est sûr que l’on ne va pas dans un parc d’attractions comme l’on va dans un château, les attentes sont différentes.

Disneyland Paris

Pourtant, nous avons un espace clos privé, sous la responsabilité d’un opérateur unique. Vous allez avoir une billetterie, un parcours de visite dans lequel vous allez vivre des émotions qui peuvent être fun dans un parc d’attractions, esthétiques dans un musée etc. Dans ce parcours vous allez trouver éventuellement une boutique et/ou de la restauration, et de plus en plus de l’hébergement.

Le modèle d’exploitation est exactement le même. Les sites de loisirs et les sites culturels font face aux mêmes problématiques de gestion de flux, de saisonnalité, de météo-dépendance etc.

Qui fait partie de ce syndicat ?

Un syndicat est par définition une structure militante et engagée, qui œuvre pour l’intérêt des entités qu’il représente. Ce sont les entreprises, personnes morales, qui adhèrent, représentées par leurs responsables légaux. Selon les structures, cela peut être le directeur, le président, le gérant etc.

Comme une association, chaque entreprise à un droit de vote. Chez nous, une PME a autant de pouvoir qu’un major. Les membres du SNELAC élisent un conseil d’administration (13 postes) pour un mandat de 3 ans, et ce conseil élit le bureau constitué d’un président, de 4 vice-présidents et d’un trésorier. Les grandes décisions sont soumises au vote lors de notre assemblée générale.

Conseil d’administration en avril 2020 – Source: SNELAC

Comment se passent les échanges avec ces établissements situés dans les 4 coins de la France ?

Ça se passe très bien !
Le contact avec nos adhérents se fait beaucoup par mail et par téléphone. Le SNELAC est quotidiennement sollicité sur des questions juridiques & sociales, d’exploitations, de bonnes pratiques.

Ensuite nous organisons beaucoup de commissions sur des thèmes transverses et d’exploitations, nous avons les commissions boutique, marketing, restauration, techniques et sécurité, juridique & sociale, culture, aquatique, développement durable. Lors de ces sessions, les opérateurs peuvent échanger sur les bonnes pratiques, trouver des solutions communes et progresser plus rapidement.

Enfin, nous avons nos Rencontres annuelles où nous organisons notre assemblée générale, des séminaires thématiques, des visites de site, une soirée de gala et un workshop. Le workshop est un mini salon professionnel où les partenaires du SNELAC peuvent rencontrer les décideurs des sites de loisirs et culturels.
Chaque année, nos Rencontres ont lieu dans un lieu différent, mais toujours dans l’un de nos sites adhérents.

Le SNELAC participe à beaucoup de tables rondes du secteur, comme ici aux JTSE 2020.
Source: Twitter du SNELAC

Quel serait un grand chantier que le SNELAC aimerait pousser dans le futur ?

A l’heure où les préoccupations environnementales ne cessent de croître et alors de que nombreux espaces de loisirs et culturels ont engagé une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), le SNELAC, accompagné de 10 sites pilotes, a créé le label « Divertissement Durable : l’émotion responsable ».

Ce label invite et accompagne les sites de loisirs et culturels à engager une démarche d’amélioration continue en matière de RSE. Il vise à initier une prise de conscience, dans le secteur des loisirs et de la culture, des problématiques environnementales et sociales et à engager un mouvement des professionnels du divertissement pour répondre à ces enjeux.

Le label s’adresse à tous les sites de loisirs et culturels français, quels que soient leur nature, leur taille et leur niveau d’engagement de départ afin d’impliquer l’ensemble des acteurs dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises.
Afin d’y parvenir, nous avons créé notre propre référentiel d’évaluation qui comprend 16 indicateurs et 97 critères autour des trois piliers du développement durable (économie, social, environnemental) afin de répondre aux enjeux du XXIème siècle et aux spécificités de notre secteur d’activité. Afin de garantir un niveau d’exigence et d’indépendance, l’audit de labellisation est réalisé par un auditeur indépendant accrédité « Divertissement Durable ».

Le SNELAC face à la crise

En raison de la pandémie actuelle, la saison 2020 n’a toujours pas pu débuter pour la plupart des espaces de loisirs en France. Quel est votre rôle actuellement dans la gestion de cette crise ?

Depuis le début de cette crise, l’équipe du SNELAC est mobilisée pour répondre aux questions des adhérents et les accompagner dans la gestion de la crise. Le SNELAC a mis en place un portail en ligne avec toutes les informations nécessaires à la continuité d’activité.

Le SNELAC est en contact étroit avec les autorités pour faire remonter les problématiques de nos entreprises et solliciter des aides adaptées pour notre secteur. Le SNELAC est notamment en réunion toutes les semaines avec le Comité Filière Tourisme et remonte régulièrement des notes au cabinet des ministères du travail, de l’économie et des affaires étrangères (pour la compétence tourisme) pour obtenir davantage de mesures répondant aux spécificités de notre activité : suppression des charges sociales, fiscales, loyers, allongement de la durée des crédits, prolongement de l’activité partielle, etc.

Les autorités sont à l’écoute du monde économique et le SNELAC est bien présent pour faire entendre la voix des entreprises du divertissement.

Certains parcs commencent à s’exprimer dans la presse, avez-vous poussé à cette démarche de communication à un public plus large ?

Le SNELAC n’intervient pas sur la communication des sites. Notre communication est très institutionnelle. Nous ne nous adressons pas au public, nos adhérents le font beaucoup mieux que nous.  

Penses-tu que cette crise aura des effets durables sur l’activité des parcs de loisirs, notamment sur les investissements prévus à moyen terme (attractions, aquatiques, zoos) ?

C’est le cas pour l’ensemble des acteurs économiques.

As-tu quelque chose à ajouter ?

J’ai la chance de travailler pour un réseau d’entrepreneurs passionnés. Et ce qui rassemble les sites de loisirs, comme les sites culturels, c’est d’offrir des moments de bonheur en famille ou entre amis. Notre secteur permet d’apaiser les tensions sociales en offrant des moments d’évasions et de ressourcement avec les gens que l’on aime !

Merci beaucoup Anthony d’avoir accepté de répondre aux questions de Coasters World !

Interview réalisée (à distance) par BenJ
Avril 2020
Toute republication est interdite sans l’accord de Coasters World.